Description Situé à proximité de l’océan
atlantique, le Parc national de Campo Ma’an (264 064 ha) est crée par
arrêté n° 2000/004/PM du 06 janvier 2000. Il se trouve sur grand paysage
dominé par deux principaux types de reliefs : la partie nord couverte
par les montagnes et quelques plateaux et la partie sud couverte de
collines et de petites vallées. L’altitude d’ensemble est inférieure à
200m. Le parc appartient au domaine de la forêt dense humide
guinéo-congolaise sempervirente qui garde sa verdure toute l’année. Une
quinzaine d’associations végétales y sont représentées. On cite :
1. Forêts atlantiques biafréenes à Caesalpiniaceae
2. Forêts atlantiques biafréenes à Caesalpiniaceae encore abondantes, avec Calpocalyx
heitzii et Sacoglottis gabonensis
3. Forêts atlantiques littorales à Caesalpiniaceae relativement rares, avec Calpocalyx
heitzii et Sacoglottis gabonensis
4. Forêts mixtes, toujours vertes atlantiques et semi-caducifoliées, avec prédominance
d’éléments de forêts toujours vertes atlantiques
5. Forêts submontagnardes
6. Forêts dégradées
7. Forêts marécageuses et périodiquement inondées
Il
est admis que cette zone a été le refuge des espèces d’Afrique Centrale
pendant la dernière glaciation du quaternaire, d’où sa grande diversité
faunistique et floristique. En effet, les inventaires réalisés jusqu'à
ce jour donnent les indications suivantes : 1 500 espèces de plantes
(114 endémiques), 80 grands et moyens mammifères, 390 invertébrées, 249
espèces de poissons, 112 reptiles, 80 amphibiens, 302 oiseaux. Avec cet
important nombre d’oiseaux, cette zone est classée par Birdlife
International comme ‘’Zone d’importance pour la conservation des
oiseaux’’. On rencontre parmi les mammifères du site, certaines espèces
de grande importance et parfois considérées comme menacées (23 sont sur
la liste rouge de l’UICN) telles que le pangolin géant (Mains
gigantean), l’éléphant d’Afrique (Loxodonta africana cyclotis), le
gorille (Gorilla gorilla), le léopard (Panthera pardus), le buffle
(Synerus caffer nanus) et le mandrill (Madrillus sphinx).
Statements of authenticity and/or integrity
En raison de son enclavement qui a longtemps limité les
perturbations humaines, le site de Campo Ma’an est l’une des rares zones
qui ait pu conserver son intégrité écologique. Avec sa zone
périphérique, intégrée dans le plan aménagement, le site est
suffisamment étendu pour assurer l’intégrité des espèces qu’il abrite.
En effet, le parc est situé à l’intérieur d’une Unité Technique
opérationnelle (UTO) qui est un ensemble de plantations industrielles,
d’unités forestières d’aménagement et d’espaces à usage multiple géré de
manière à intégrer la conservation et le développement. Par ailleurs,
les limites du parc sont contiguës à celles du Parc national de Rio
Campos en Guinée Equatoriale, ce qui suscite le développement des
initiatives de coopération transfrontalière pour la sauvegarde de la
biodiversité. Toutefois, il est impératif que de mesures fortes soient
prises pour freiner le braconnage qui se développe progressivement et
dont les principales causes sont la pauvreté, la difficulté (pour motif
d’enclavement) d’écoulement des produits agricoles et la forte demande
en viande de brousse des centres urbains.
Comparison with other similar properties
Le parc national de Campo Ma’an(PNC) est assez représentatif du
domaine de la forêt dense humide guinéo -congolaise toujours verte,
contrairement à la Réserve de Faune du Dja (RFD) qui appartient au
domaine camerouno-congolais. En dépit de cette petite nuance, la
richesse biologique de ces sites est comparable : - 1500 espèces de
plantes, pour les deux sites ; - 80 espèces de mammifères pour PNC
contre 109 pour la RFD - 302 espèces d’oiseaux pour le PNC contre 320
pour la RFD. La différence la plus importante concerne les poissons avec
249 espèces pour le PNC contre 62 pour la RFD. Cette richesse en
poissons vient sans doute de sa proximité de l’océan l’atlantique. Il
convient de mentionner que la superficie de la RFD (526 000 ha) est
pratiquement le double de celle du PNC (264 064 ha). Le PNC et le parc
national de Rio Campos en Guinée Equatoriale ont presque les mêmes
caractéristiques, cependant, ce dernier n’est pas encore inscrit sur la
liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.